Cette théorie a été élaborée, par les nouveaux keynésiens,
en réponse à la théorie néoclassique qui stipulait que le salaire est simplement une variable d’équilibre entre
l’offre et la demande de travail sur le marché du travail. Selon, les néoclassiques,
le salaire doit être suffisamment flexible pour éviter tout éventuel surplus ou
sous production qui pourrait déboucher au chômage. Si les salaires sont
flexibles, à en croire les théoriciens néoclassiques, il suffirait de diminuer
les prix du travail en l’occurrence les salaires pour que les entreprises
puissent augmenter leur demande de travail et ainsi lutter contre le chômage.
Avec la théorie de salaire d’efficience, le salaire dépend
de la productivité des travailleurs. En effet, une entreprise embauche des employés
tant que leur productivité marginale est supérieure à leur salaire. Ainsi, d’après
cette théorie les salaires ont rigides à la baisse puisque les entreprises
étant rationnelles ne peuvent pas courir le risque de réduire l’efficacité des
travailleurs. En ce sens, elles ont intérêt à maintenir les salaires à un
niveau supérieur par rapport au salaire d’équilibre du marché. Les travailleurs
de leur côté, vont chercher à accroitre leur productivité pour bénéficier de ce
salaire efficient. Pour les néoclassiques, les employeurs évaluent la productivité
des employés pour déterminer leur salaire, mais pour les tenants de la théorie du salaire d’efficience, c’est le salaire
qui détermine une partie de la productivité des travailleurs.
Pourquoi
le salaire d’efficience ?
Les entreprises ont intérêt à utiliser ce salaire
d’efficience pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il est question d’éviter la sélection
adverse. En période de recrutement, les entreprises ne disposent pas de
beaucoup d’informations sur les potentiels employés donc, un salaire faible aura
tendance à éloigner les candidats les plus performants qui s’estimeraient plus
qualifiés pour un tel salaire. Ainsi, en gardant les salaires élevés, les entreprises
ont plus de chance d’attirer les bons travailleurs, ce qui réduit les
potentiels cout qu’elles auront à dépenser en formation supplémentaire en vue
d’augmenter la productivité des employés.
Ensuite, le salaire d’efficience aide à prévenir le problème
d’aléa moral. Le fait que le salaire va déterminer une partie de la
productivité des salariés, cela consiste en une forme de motivation pour les
salaries. En gros, on comprend qu’avec cette théorie, le salaire n’est plus un
outil d’ajustement comme cela a été avec les néoclassiques.
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